Condamné pour avoir blessé un policier qui empêchait un rodéo urbain à Lille Sud

Mercredi, deux motards de la police qui voulaient stopper un rodéo urbain, rue de l'Arbrisseau ont été pris à partie par plusieurs jeunes voulant

empêcher le contrôle. 

Deux mineurs ont été renvoyés devant un juge des enfants. Le seul majeur était jugé ce vendredi en comparution immédiate.

Le policier blessé intervenait pour stopper un rodeo, rue de l'Arbrisseau à Lille sud.

Son physique correspond exactement à une image tirée de la « GoPro » du policier blessé : grand, très mince, vêtu d’un pantalon et d’un tee-shirt blanc estampillé Nike. Les images prises ce mercredi à 18h30, rue de l’Arbrisseau, montrent Eli A., 25 ans, au milieu de la route, face à deux motards de la police. Il explique avoir voulu calmer les choses mais il est jugé pour des violences aggravées. Un motard a expliqué que le jeune homme l’a frappé au bras et a attrapé son guidon pour l’empêcher de poursuivre un jeune du quartier. Il a été blessé, et la médecine légale lui a accordé six jours d’incapacité.

Mais dans le box, Elias Admi raconte une autre histoire, presque étrangère au rodéo urbain pour lequel les motards intervenaient : la poursuite du pilote d’une moto-cross, non plaquée, non homologuée, et pétaradante, qui les faisait tourner en rond dans le quartier, rameutant des jeunes à chaque passage.

« Les policiers ont reçu des canettes, une trottinette, une chaise, et c’est inadmissible », rappelle à l’audience la procureure Anaïs Zeri. Eli A. acquiesce en hochant la tête et ajoute qu’il n’y est pour rien, qu’il n’était pas avec la bande, et que ce sont les motards qui lui ont foncé dessus alors qu’il traversait. Il laisse entendre que s’il a touché un motard, son geste était un réflexe de peur.

« Pourquoi écartez-vous les bras ? », insiste la procureure. Réponse du tac au tac : « C’était une attitude pour dire : “Houhou, je suis là, ne m’écrasez pas !” »

Douze mois d’emprisonnement‍

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Elias Admi a été arrêté à 20h30 par des policiers de la BAC, entre les rues Pierre-Loti et le Faubourg des Postes, en compagnie de deux adolescents, dont l’un sera jugé pour avoir brisé le casque d’un policier en lui jetant une trottinette à la tête. La procureure accuse Elias Admi d’avoir « donné l’impulsion et influencé les autres ». La magistrate a requis dix-huit mois de prison avec mandat de dépôt.

Pour Me Sonia Bernonville, les accusations portées contre son client sont fragiles et reposent sur des éléments insuffisants. Elle regrette que les enquêtes concernant les mineurs impliqués n’aient pas été confrontées à celle d’Eli A. : « Nous aurions pu mieux comprendre ce qui s’est réellement passé. » Elle souligne également le manque d’exploitation de la vidéo de la GoPro : « Nous avons une capture d'écran de mon client dans la rue, mais la vidéo dure dix minutes. Si mon client est réellement venu vers le policier, pourquoi n’y a-t-il aucune image de cela ? »

Le tribunal a condamné Elias Admi à douze mois de prison avec mandat de dépôt. Son avocate comprend que le tribunal ait souhaité apporter une réponse aux événements survenus rue de l’Arbrisseau, mais elle réitère que le dossier soulève trop d’incertitudes pour justifier une telle condamnation. Eli A. dispose de dix jours pour faire appel.

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