Elle avait accusé son ex de viol en se créant des lésions, elle écope de huit mois ferme

Un profil très inquiétant que celui de Marie J., qui comparaissait ce mercredi au tribunal pour dénonciation calomnieuse et appels malveillants. À cause d’elle, le père de ses enfants a frôlé l’erreur judiciaire... et les assises.

LA V O I X D U N O R D

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Maître Sonia Bernonville a évité à son client une grave erreur judiciaire qui aurait pu le conduire aux assises à cause d'une dénonciation calomnieuse.

Elle est debout à la barre, devant le tribunal, tremblante et larmoyante. Voilà plus d'une heure que le président du tribunal fait l'exposé des nombreux faits qui lui sont reprochés et tente de comprendre ce qui l'a motivée, et plus d'une heure qu'elle dit ne plus se souvenir. Mais la présidente, Aude Thiebault, finit par hausser le ton : « En garde à vue, vous avez dit avoir tout inventé. Alors quelle est la vérité ? Vous vous êtes faite agresser ou vous avez tout inventé ? » Marie J. fond en larmes : « Oui, j'ai tout inventé... »

Pour F. B., son ex-compagnon, père de ses enfants, c'est enfin l'éclat de la vérité. Car depuis un an, il enchaîne les gardes à vue musclées, accusé d'agressions sexuelles et de viols, plusieurs fois arrêté devant les clients du magasin dont il est gérant. Il a même été interpellé en train de récupérer des affaires dans k'aooartelebt commun, et placé en détention provisoire. un lourd préjudice que ne manquera pas de relever son avocate, Sonia Bernonville, qui réclame 60 000 euros à l'accusatrice mythomane. 

"Oui, j'ai tout inventé"

21:02

Les faits dont il était accusé étaient d'une extrême gravité : de juin 2023 à juin 2024, Marie J. a déposé une dizaine de plaintes l'accusant de violence, de harcèlement, dégradation, et même, de viols. Les policiers qui se rendaient à son domicile la retrouvaient en état de choc, avec des lésions corporelles, des plaies entre les cuisses, des traces de strangulation. Le 27 décembre, elle était même au sol, une main menottée à une chaise, une sangle autour du cou, dans un état de confusion totale. Elle montrait des SMS menaçants reçus sur son téléphone. Suite à une tentative de suicide, les deux filles du couple ont été placées en foyer, Marie J., soutenue par une association spécialisée dans la lutte contre les violences faites aux femmes, ayant réussi à convaincre les services sociaux que le père était violent. Autant d'éléments qui portaient la police à penser Marie J. en danger.

Aucune preuve n'a pourtant jamais pu être retenue contre l'accusé : son téléphone ne bornait pas aux lieux et heures des faits. il avait des alibis incontestables et les examens médicolégaux sur Marie J. n'ont jamais prouvé les viols. Il s'avère qu'elle produisait elle-même les SMS à partir de téléphones tiers. Il a fallu l'acharnement de l'avocate du père accusé pour qu'enfin, après dépôt de plainte pour dénonciation calomnieuse, Marie J. soit placée en garde à vue et déférée. Ce qui ne l'a pas empêchée d'inonder ses proches de centaines de SMS, faisant croire que F. B. continuait de la menacer.

"Mon client est la cinquième victime"

Maître Sonia Bernonville pointe la dangerosité du personnage, infirmière pédiatrique de métier, qui avait aussi accusé la nounou des enfants d'avoir empoisonné sa fille dans le sang de laquelle on avait relevé la présence de médicaments toxiques. « Mon client est la cinquième victime d'accusation calomnieuse. » Le procureur soulève la gravité extrême des faits : « Monsieur B. aurait pu se retrouver aux assises. » Il requiert un an dont neuf mois de sursis probatoire et la partie ferme sous bracelet électronique.

Le tribunal retient l'altération du discernement, mais ira au-delà, en la condamnant à 16 mois dont huit mois de sursis probatoire et la partie ferme sous bracelet électronique. F. B., lui, récupère la garde de ses enfants, son domicile, mais surtout, échappe à l'erreur judiciaire...

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